Face à la hausse des prix et à la crise énergétique, dans un contexte d’urgence climatique impérieuse, les énergies renouvelables sont un bouclier pour tous les consommateurs. Accélérer le développement des énergies renouvelables est une urgence tant climatique, qu’économique et sociale. Le gouvernement doit favoriser la qualité environnementale et sociale des projets, ainsi que l’engagement des habitants et élus locaux.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la crise énergétique et mis en exergue les vulnérabilités de l’Union européenne. En France, la baisse de disponibilité du parc nucléaire vient fragiliser la sécurité d’approvisionnement du pays. À la hausse des prix qui affecte durablement les ménages, les collectivités locales et les entreprises, s’ajoute désormais la nécessité stratégique de penser et développer notre autonomie énergétique grâce à la sobriété et l’efficacité énergétique d’une part, et aux énergies renouvelables d’autre part.
Les énergies renouvelables, un rempart contre les crises
Les énergies renouvelables sont un amortisseur de crises et un investissement durable : selon la Commission de régulation de l’énergie, les énergies éolienne et photovoltaïque françaises vont rapporter 15,45 milliards d’euros à l’État sur les exercices 2022 et 2023. Elles sont aussi un puissant levier d’action face à l’urgence climatique car elles permettent d’éviter la combustion d’énergies fossiles et d’émissions de gaz à effet de serre dans le chauffage, le transport ou la production d’électricité.
Des leviers pour accélérer, tout en favorisant l’insertion environnementale des projets d’énergies renouvelables
Pour accélérer le développement des énergies renouvelables, le Gouvernement doit, urgemment, actionner plusieurs leviers : faciliter les procédures d’instruction et les raccordements aux réseaux d’énergie, fluidifier des démarches administratives, et également accélérer le développement des contrats d’achats long terme décorrélés du marché. Pour être opérationnelles, ces mesures nécessitent une vision claire de l’État – traduite dans les documents de planification et mise en œuvre par les Préfets sur le terrain -, et des moyens humains supplémentaires pour instruire et accompagner les projets. Bien sûr, l’accélération de leur développement ne doit pas se faire au détriment des autres enjeux environnementaux. Mieux, l’amélioration de leur prise en compte est un gage de leur qualité, de leur appropriation locale et de leur robustesse juridique. L’intégration des enjeux de biodiversité est une nécessité tant pour éviter d’éventuels impacts négatifs que pour déployer durablement de nouvelles énergies dans nos territoires.
Une implication indispensable des acteurs locaux
Néanmoins, accélération et fluidification des procédures ne suffiront pas. Comme l’illustrent les centaines d’initiatives partout en France, les habitants et les élus locaux souhaitent prendre leurs responsabilités face aux crises, mais aussi créer des circuits courts de l’énergie et de nouvelles solidarités locales. C’est pourquoi les politiques publiques doivent renforcer la concertation, l’implication et l’investissement des habitants et collectivités locales dans les projets. La dynamique de l’énergie citoyenne est un rouage essentiel de l’essor des énergies renouvelables, à condition de changer de braquet dans les modes de soutien qui lui sont dédiés. Inspirons-nous des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, à l’instar de l’adaptation des tarifs d’achat au gisement de soleil ou de vent, pour rendre les projets locaux viables partout en France.
S’inscrire dans la dynamique européenne
Enfin, alors que l’Union européenne s’apprête à relever l’objectif 2030 de production d’énergie renouvelable, la majorité des États membres ont déjà annoncé de nouvelles mesures facilitatrices ces derniers mois. Comme le recommande le Haut Conseil pour le Climat, c’est au tour de la France et du nouveau Gouvernement de s’y atteler dans l’objectif de développer davantage de projets d’énergies renouvelables de qualité, avec tous les acteurs locaux !
Signataires
- Mélodie de l’Epine et Johann Vacandare, Co-présidente et co-président d’Energie Partagée
- Julien Noé, Président d’Enercoop
- Julien Robillard et Jean-Pierre Goudard, Co-présidents du CLER-Réseau pour la transition énergétique
- Claire Roumet, Directrice d’Energy Cities
- Nicolas Garnier, Délégué Général d’Amorce
- Julien Léonard, Président du Conseil National des Associations Familiales laïques
- Jérôme Saddier, Président d’ESS France
- Arnaud Schwartz, Président de France Nature Environnement
- Véronique Andrieux, Directrice générale du WWF France
- Morgane Créach, Directrice du Réseau Action Climat
- Jean-François Julliard, Président de Greenpeace France
- Paulo-Serge Lopes, Président de Virage Énergie
- Khaled Gaiji, Président des Amis de la Terre France
- Marc Jedliczka, Directeur général d’Hespul